Entre danses d'envoûtement et ballades de fin du monde, la musique de l'Étrangleuse fait la part belle aux tourneries du jeli n'goni (luth malien), tandis que la harpe emprunte saturations et ruptures à la guitare électrique.
Dix ans que Mélanie Virot et Maël Salètes unissent la harpe à pédale et la guitare électrique pour créer leur musique, puisant leur inspiration dans les airs traditionnels d’un pays qui n’existe pas.
Traquant inlassablement la magie du presque rien avec deux instruments que tout éloigne à priori, ils multiplient les tournées dans des endroits inattendus. De cette confrontation a émergé une sorte de post-rock de chambre, hymne punk contemplatif à des musiques africaines de cercle polaire, une bande son modale et hors modes d’un long rêve éveillé.
Sept ans après son premier album, trois ans après « Memories To Come » (réalisé par John Parish), le duo a conçu ce troisième disque, « Dans Le Lieu Du Non-Où », intégralement chanté en français et enregistré maison. De danses d’envoûtement en ballades de fin du monde, ce nouveau répertoire fait la part belle aux tourneries du jeli n’goni (luth malien), tandis que la harpe emprunte saturation et ruptures à la guitare électrique. Le son brut et sans artifice offre une immersion totale dans ce que le groupe génère de mieux sur scène. Le duo est désormais accompagné d’un percussionniste, Léo Dumont et d’une bassiste Anne Godefert.
« L’original, l’essence, se tiendrait entre le texte et ses traductions, dans un pays entre les langues, entre les mondes, quelque part dans le nâkodjââbad, le lieu-du-non-où, ce monde imaginal où la musique prend aussi sa source. Il n’y a pas d’original. Tout est en mouvement. Entre les langages. » Mathias Enard, Boussole
L’Étrangleuse en studio session :
LA PRESSE EN PARLE
Télérama – Chronique de François Gorin du 18 juin 2019
« L’Étrangleuse ou l’invention du harp rock. (…) Une harmonie cahoteuse (et non chaotique) en découle, comme le flux d’un torrent mêlé de cailloux. (…) À l’épreuve du live, le duo achève de balayer toute réserve. À la Dynamo de Pantin, on pouvait les voir l’autre soir porter leur musique à ébullition, dans des passages instrumentaux où le mot fusion prenait tout son sens, tant les sonorités de la harpe d’un côté, de la guitare électrique ou du djéli n’goni de l’autre, se répondaient comme s’ils s’étaient toujours connus, tirant le meilleur parti du soutien d’un batteur. Le petit luth de Maël Salètes ne paie pas de mine, de loin on croirait un très gros stylo, mais riffé comme il faut il peut rendre des accents zeppeliniens (à la guitare, on est plus proche d’un Fripp) ; Mélanie Virot lâche, elle, des grappes de notes claires et coupantes, ou frotte ses cordes avec un accordeur, façon bottleneck – c’est une harp-rockeuse. »
Radio Campus – Chronique du 2 mai 2019
« L’Étrangleuse | Un troisième album venu d’un pays inconnu.
Le « post-rock de chambre » des deux musiciens s’invitent dans un pays imaginaire, dans de longues bal(l)ades à travers des paysages inconnus mais qui nous semblent pourtant familiers. (…) Toute l’énergie que dégage le groupe sur scène se condense dans les 12 titres de l’opus. Les textes puissants finissent de nous convaincre de suivre le groupe dans toute l’étendue de sa musique, qu’on ne se lasse pas d’écouter ! »
Froggy Delight – Chronique de Jérôme Gillet d’avril 2019
« Le mariage entre la harpe, la guitare, le chant et sa prosodie fonctionne à merveille avec une subtile utilisation des palettes sonores, des jeux de timbres, de sonorités, d’effets sur les cordes pincées, qui permettent à l’imaginaire de s’échapper. L’Étrangleuse joue une musique enchanteresse, lancinante et envoûtante presque irréelle aux espaces oniriques. Une musique qui, telle une araignée tisse doucement sa toile mélodique et harmonique. (…) Un disque d’une grande sophistication, comme une respiration, un échappatoire à ce monde qui parfois nous étouffe… »
L’Étrangleuse, c’est aussi le ciné concert Dark Star.