Ukandanz revient avec “kemekem”, quelques mois après l’enregistrement d’un album instrumental. Le combo retrouve sa voix grâce au chanteur iconique Asnake Gebreyes, pile électrique, qui agite sans relâche le voyage entre la France et l’Éthiopie.
Les esthètes le savent. Que ce soit en matière de musiques ou d’alcools, les mélanges les plus invraisemblables débouchent parfois sur les émotions les plus fortes. Le cocktail Ukandanz a déjà fait ses preuves, mais il revient frapper à nouveau avec une formule explosive. Les pulsations anciennes d’Ethiopie sont toujours autant secouées par le rock garage et le jazz libertaire… Si l’on se demandait si le cœur de la scène du swinging Addis des années 1960 battait encore, on sait bien aujourd’hui qui manie les électrochocs !
En plus de douze années de bourlingues et cinq albums, Ukandanz s’est bâti une solide réputation dans le monde des musiques mondialisées. Le groupe est de retour pour une nouvelle épopée vers les sources de sa musique. Le chantremoderne électrique Asnake Gebreyes pointe la direction à une meute de musiciens en ordre de marche pour agiter un peu plus le voyage entre la France et l’Éthiopie. Ceux-là adorent autant se perdre dans les carrefours que se retrouver dans les détours… À défaut d’orientation, ils ont le sens de l’épique !
L’essence de cette machine de transe moderne réside toujours dans l’âme éthiopique, aux deux éléments fondamentaux : la voix élastique d’une des plus grandes figures de la scène actuelle d’Addis Adeba (Asnake Gebreyes) et les compositions du fondateur Damien Cluzel, électron libéré jamais tant à son aise que dans des crossovers musicaux ou culturels. Quant à ce qui touche à l’existence physique du groupe, les corps y exultent dans l’énergie du rock et la catharsis de l’improvisation (ou l’inverse).
Damien Cluzel passe de la guitare à la basse sans rien perdre de son électricité, et s’ouvre ainsi un tout nouveau champ des possibles en terme d’écriture. Le complice de toujours Lionel Martin souffle le chaud et le froid avec une empreinte sonore qui irradie jusqu’aux silences qui l’accompagne. Fred Escoffier, claviériste ayant éprouvé sa solidité rythmique avec une fine fleur du jazz hexagonal, revient dans le groupe pour apporter sa virtuosité et son appétit pour l’improvisation débridée. Charge au petit nouveau Thomas Pierre, excellent batteur à la large palette sonore, de venir compléter l’édifice polyrythmique au service d’une musique foisonnante, entre structures d’inspiration traditionnelle et dérapages contrôlés issus de la modernité.
© Amaury Rullière
LU DANS LA PRESSE
Radio France – juin 2022
« Ukandanz au tout départ est un groupe instrumental. A sa création le groupe joue des reprises allant des Cure à Bowie, ses propres compositions, joue sur des films érotiques des années 30… et bien sûr aborde la musique éthiopienne. Le groupe se recentre sur son point le plus singulier c’est-à-dire sa manière de jouer, de réarranger une musique issue du répertoire traditionnel et pop éthiopien. Plus rock qu’éthio le groupe crée l’éthio crunch. Un premier disque auto-produit est enregistré à quatre. C’est ce disque que le groupe envoie à Asnake Gebreyes pour l’inviter à le rejoindre, ce qu’il fait en 2010. » lire +